jeudi 29 décembre 2016

A propos de Catherine ...

Catherine Muzeau de la clarinette au collage et du collage à la peinture



Catherine Muzeau n'avait jamais pensé qu'elle pourrait peindre, elle ne pensait même pas qu'elle devrait. Elle était clarinettiste. Musicienne et professeur au conservatoire de Nice, elle enseignait et performait depuis des années maintenant et cela lui allait très bien.
Et puis un été un peu plus oisif, une période de vie où l'on se questionne un peu davantage, un temps hors du temps, on se découvre une nouvelle passion et l'on se redécouvre soi-même...
C'est un peu comme cela que tout à commencé.
Presque comme un jeu. D'abord avec les gommettes, les collages que font les enfants. Puis on ajoute des pierres qui brillent sur la toile vierge et qui font rêver d'un autre monde, inconnu.
Ce monde de la création, Catherine Muzeau s'en est approchée pas à pas, sans attente et sans urgence. Comme une écolière tranquille elle s'amusait avec ses pinceaux ses gouaches et ses crayons de couleur lorsqu'elle rentrait chez elle.
Et la peinture vint... l'envie et les idées qui fusent, qui se précisent, qui s'ennoblissent avec les couleurs qui explosent et les textures qui se juxtaposent.
L'artiste peintre crée son style et l'enrichit. Comme une naissance elle est mère encore une fois et son nouveau né ne fait que grandir et embellir.
Les couleurs et les sujets beaucoup inspirés de la nature environnante, le ciel, la mer, les arbres... Le domaine aquatique est largement représenté avec des marines aux couleurs azuréennes qui évoquent la niçoise imprégnée de la lumière éclatante de la Côte d'Azur. 
Quelques toiles plus sombres représentant d'autres éléments marins, des algues noires comme de l'encre, ou serait-ce des mouvements d'humeurs ...?
Avec candeur et simplicité Catherine Muzeau révèle par sa peinture une belle sensibilité toute en nuances, avec beaucoup d'humilité et de candeur.

Collages et gommettes

Hommage à Chagall

Journée de la femme
Volutes pastels gras
Bonsaï

Quand la peinture commence à s'imposer ...

la pie voleuse



Thèmes aquatiques












Thèmes divers

Chien poisson perroquet

Oeil bleu

Oeil egyptien

Rochers cuivrés

Torrent d'Or
Dernières oeuvres


Schwarzwald
La grotte
la plume bleue

dimanche 4 décembre 2016

Bernard Buffet - Un peintre à "contre-courant"



Rétrospective sur un peintre controversé
par Valerie Morales

A "contre-courant" Bernard Buffet ? Ou juste rebelle, indépendant, authentique, suivant ses propres modes.... bref, libre !
Et s'il avait choisi de ne pas accepter de rentrer dans le moule, l'art conceptuel, comme ils l'appellent, ceux de sa génération, les gens "tendances", "branchés"... et si lui, n'en avait rien à faire? 
Alors on l'aime ou on le déteste... comme tous les gens trop "différents". 

Comme beaucoup d'artistes en marge, Bernard Buffet n'a pas toujours été compris. Issu d'une jeunesse existentialiste ayant vécu les horreurs de la guerre, il exprime sa sensibilité à sa manière, sans jamais déroger à ses valeurs humanistes.
On lui demande de l'abstrait, il renoue avec le portrait. On espère du renouveau, de la joie de vivre après les affres de la guerre et voilà qu'il nous sert des visages longs inexpressifs aux teintes grisâtres et tristes.
Quant à la modernité... Quand on voit qu'il s'inspire de Courbet ou de Rembrandt et renoue même avec les thèmes religieux à la fin de sa vie... il y a de quoi s'étonner, se questionner.

Est ce par ce qu'il est contre les dictas de la mode et d'une certaine intelligentsia qui régie les règles de l'art moderne ? Est ce cette insolente précocité avec laquelle il s'impose très jeune parmi les plus grands ? Ou cette façon bien à lui de défendre avec ardeur l'art figuratif en s'insurgeant "violemment contre l'abstraction" comme il le dit lui-même ?

Lorsque dans les années 60 il s'affiche dans le milieu de la jet set avec un succès commercial comparable à celui de Picasso, ses détracteurs apparaissent.

Il est soudainement accusé par certains de vulgariser, de banaliser l'art. En réalité c'est le précurseur d'une véritable vague qui influencera bien des générations d'artistes après lui.
Car au delà de ses clowns, ses bouquets sur cartes postales, tasses à café ou pochettes de disques, et autres produits dérivés, Bernard Buffet avec sa technique et une signature inimitables reste un des derniers grands portraitistes.

Il représente le témoin intègre d'une génération d'après-guerre blessée, dans une misère physique et morale, en perte de repères. Le personnage n'est plus en représentation. C'est une peinture immédiate, qui se passe de tout commentaire, l'expression d'une vérité pure et simple, d'un fait, d'un état d'âme.
C'est dans ce désarroi, que l'artiste  d'une émotivité extrême puise son inspiration. En véritable humaniste il peint des corps dénudés décharnés. Et ce faisant, met doublement l'âme humaine à nu.
Evidemment tout cela a pu en déranger quelques-uns...

En 1954 il tutoie les maîtres avec "L'ange de la mort" que l'on compare à "La guerre" du douanier Rousseau et sa côte remonte.
En 1955 il est finalement reconnu meilleur peintre de sa génération grâce à son exposition autour du cirque. Novatrice et ultra moderne elle dépeint un thème ludique dans un style tragique et marque le début d'un grand succès. C'est depuis cette période que Maurice Garnier organise pour lui une exposition chaque année dans sa galerie.

Alors imposteur ou précurseur ? Horriblement beau ou magnifiquement affreux ? Aujourd'hui on s'interroge.
Alors, jaloux de son succès ou de sa liberté ?
Et si on lui en avait juste voulu d'être "VRAI" à Bernard Buffet ?
Car c'est encore "en toute liberté" qu'il choisit de se donner la mort en 1999. Atteint de la maladie de Parkinson et désormais privé de sa raison de vivre, la faculté de peindre, il se suicide en 1999.








Rétrospective Musée d'art Moderne à paris Du 14 octobre 2016 au 26 février 2017

Une œuvre figurative au temps de l’abstraction

"Le caractère longtemps controversé de l’œuvre de Bernard Buffet a reporté un projet de rétrospective pourtant né il y a dix ans au sein du Musée d’Art moderne de la ville de Paris, seule institution publique détenant une important collection d’œuvres du peintre. La production prolifique de celui-ci a imposé un choix de tableaux forcément sélectif mais représentatif de la qualité et de la richesse de l’œuvre de Bernard Buffet. L’ensemble de sa carrière est retracé au fil d’un parcours chronologique.

L’exposition débute en resituant les premières œuvres de Bernard Buffet dans le contexte artistique de l’après-guerre. Dès ses prémisses, la démarche créative du peintre se place en opposition avec les tendances de son époque et se nourrit de paradoxes. Alors que le milieu artistique est agité de remises en question du réalisme et de la figuration, Bernard Buffet se consacre à des descriptions de scènes du quotidien parfaitement figuratives, comme en témoignent les toiles L’Atelier, La Ravaudeuse de filets ou encore Le Buveur, réalisées respectivement en 1947, 1948 et 1949. Alors que l’époque est au rejet du sujet, il s’intéresse à la peinture d’histoire.
Un style austère et mélancolique

La contradiction s’impose également entre un style pictural d’une grande sobriété, inspiré par des sujets austères et mélancoliques, et un train de vie aisé. Dès ses débuts, la peinture de Bernard Buffet est caractérisée par un coup de pinceau qui ne changera pas : le contour des motifs sont soulignés d’un trait noir plus ou moins épais, de multiples griffes parsèment souvent la toile en tous sens, dressant les lieux et les personnages par des mouvements vifs qui renforcent leur dureté. Les teintes sont ternes, assombries par une éternelle grisaille.

L’exposition rend compte des thématiques récurrentes dans l’œuvre de Bernard Buffet. Les motifs favoris tels que les natures mortes, les clowns et les autoportraits côtoient ainsi des sujets que le peintre a abordés dans chacune de ses expositions annuelles. Le grand tableau Le Poulpe géant, de la série Vingt mille lieues sous les mers, et L’Enfer de Dante témoignent des inspirations littéraires et celui intitulé La Passion du Christ, des inspirations religieuses et mythologiques, tandis que les tableaux Les Oiseaux, La Mort et Les Folles relèvent de cycles allégoriques. On redécouvre également l’intérêt de Bernard Buffet pour la peinture d’histoire avec la large toile L’Ange de la guerre mais surtout celui pour l’histoire de la peinture, à laquelle il s’est régulièrement confronté. En témoignent les œuvres Le Sommeil d’après Courbet, La Leçon d’anatomie d’après Rembrandt et une série revisitant les memento mori médiévaux."

Bernard buffet, un artiste hors norme mal aimé ou juste victime de son succès?

On pourrait dire que "Bernard Buffet est à la fois considéré comme l’un des plus importants peintres français du XXe siècle et le plus mal aimé. Certains l’adulent, les autres le détestent... Cependant le succès commercial et la reconnaissance du « grand public » n’étaient nullement compromettants, bien moins que l’intérêt et la faveur de « professionnels » suspects d’élitisme et d’entre-soi, méprisant les choses et les sentiments simples. Cet argument, entre démagogie et populisme, est aujourd’hui largement employé dans les discours politiques, et Buffet en a fait lui-même usage pour se poser en héros du bon sens et de l’instinct."
Extrait du journal "Le Monde" octobre 2016









lundi 7 novembre 2016

Frida Kahlo "La force brisée" 1907-1954


Frida Kahlo "La force brisée" 1907-1954
de Valerie Morales


"Je ne suis pas malade, je suis brisée . Mais je me sens heureuse de continuer à vivre tant qu'il me sera possible de peindre".

Femme forte et fragile à la fois, comme l'évoque son oeuvre "les deux Frida", le personnage de Frida Kahlo, sorte d'égérie d'une étonnante modernité est une histoire tragiquement belle.

Quel étrange paradoxe dans le vécu de cette peintre mexicaine au destin tragique et extraordinaire à la fois. Son oeuvre est le témoignage vibrant d'une lutte intense entre passions et souffrances.
Tout dans la vie de Frida Kahlo semble un combat d'une force extrême. Sa manière de revendiquer la vie force l'admiration, suscite le respect. Un personnage à vif...et cependant... totalement inspirant !

Frida Kahlo, qui a passé la plus grande partie de son existence allongée dans son lit, prisonnière de son état et de ses souffrances, est l'exemple parfait de l'artiste qui a su transcender sa souffrance à travers la peinture.

Elle représente une leçon de vie de courage et d'amour pour laquelle la résilience réside dans l'art.

Jeune mexicaine émancipée, étudiante en médecine, engagée politiquement, Frida Kahlo est victime d'un accident à l'âge de 18 ans et passe la plus grand partie de son existence prisonnière de son lit et de ses souffrances... jusqu'à l'intolérable parfois.

Entre les interventions chirurgicales à répétition et le port d'un corset orthopédique qui atteignent à la fois son corps et sa condition de femme.

Elle se choisit comme modèle, puisque c'est tout ce qu'elle peut voir, au moyen d'un miroir au dessus de son lit. Sans complaisance elle peint avec un regard lucide son propre corps mutilé, transpercé de part en part lors de l'accident et rendu infertile.



C'est avec ce même regard au vitriol qu'elle peint la femme blessée, lorsqu'elle divorce de Diego Rivera.
"Les deux Frida", est l'oeuvre qui représente le mieux la dualité de sa personnalité.
Bafouée par l'homme qu'elle aime et qui la trompe, on voit dans cette peinture une Frida fière presque dominatrice avec un coeur intact faisant face à sa jumelle fragile qui souffre par amour et dont le coeur saigne.

Son histoire a inspiré une très belle adaptation cinématographique joué par l'actrice Salma Hayek en 2002. "Frida" est un film américain de Julie Taymor qui relate la vie de la peintre en s'inspirant du livre que lui a consacré Hayden Herrera.





Biographie

"Née à Coyoacán (Mexique) le 06/07/1907 ; Morte à Coyoacán (Mexique) le 13/07/1954

Artiste peintre, Frida Khalo est l'une des plus grandes figures de l'art mexicain du XXe siècle. Auteur de plusieurs centaines de tableaux, dont de nombreux autoportraits, elle est célèbre pour ses toiles réalistes, qui sont le reflet de ses passions et sa souffrance, mais aussi du Mexique.

Née en 1907, elle entre en école préparatoire en 1922 et souhaite étudier la médecine. Mais, en 1925, un accident de bus la laisse gravement blessée, notamment aux jambes et à la colonne vertébrale. Elle doit rester de longs mois alitée et porter des corsets. Pour pallier ce manque d'activité, Frida commence à peindre et sa mère lui installe un miroir au-dessus de son lit. C'est ainsi qu'elle commence à réaliser ses célèbres autoportraits, notamment l'"Autoportrait à la robe de velours", en 1926. En 1928, ayant recouvré presque toute sa mobilité, Frida Khalo s'inscrit au Parti communiste. Cette même année, elle rencontre le peintre très connu Diego Rivera et lui montre quelques-uns de ses tableaux. C'est le début d'une histoire d'amour tumultueuse. En 1929, ils se marient et s'installent l'année suivante à San Francisco, où Frida rencontre de nombreux artistes. Mais elle subit deux fausses couches en 1930 et 1932. Elle peint "Henry Ford Hospital ou le lit volant" durant sa convalescence et souhaite rentrer au Mexique.

En 1938, Frida Khalo rencontre André Breton à Mexico. Grâce à lui, cette même année, elle peut exposer ses oeuvres dans la galerie de Julien Levy, à New York. Elle vend de nombreux tableaux. En 1953, une première exposition de son oeuvre est organisée à Mexico. Mais durant l'été, on doit lui amputer la jambe droite. Elle meurt en 1954 à 47 ans et laisse des oeuvres importantes telles que "Quelques petites piqûres"(1935), ou encore "La Colonne brisée" (1944)."



vendredi 21 octobre 2016

Peter Lindbergh "L'homme qui aimait les femmes" - Exposition à Rotterdam sept 2016 à Fev 2017






Peter Lindbergh "L'homme qui aimait les femmes" par Valérie MORALES 




Quand elles étaient petites filles, les futures mannequins avaient certainement les mêmes rêves que la plupart des autres enfants de leur âge : être aimées "telles qu'elles étaient"...

Peut-être même que certaines d'entre elles aussi étaient complexées, à un âge où on est si exigeant et si critique envers soi-même.

Puis l'âge de la valorisation de soi vient, les premieres boutiques où l'on suit les copines pour être à la mode, le maquillage pour séduire à tout prix. 

Des régimes drastriques aux opérations de chirurgie esthetique, des contraintes impitoyables de la beauté jusqu'à la photo "parfaite" sur papier glaçé, une fois enlevés les fards et les crèmes de beauté, même quand elles sont enfin choisies, reconnues, mais pour un temps si éphémère... que reste-t-il d'elles- mêmes ?

Pour Peter Lindbergh" Etre soi c'est la définition même de la beauté"

Peter Lindbergh est un photographe allemand qui a su le premier rendre aux mannequins leur humanité aux jeunes femmes. comme un père aimant, il leur donne vie une deuxième fois. Il leur offre l'authenticité, une vision de leur "vraie beauté" en noir et blanc, au naturel, sans fards, ni paillettes.

Créant une nouvelle génération de top modeles, il les emmène dans la rue et surtout dans la vraie vie. Grâce à lui, elles deviennent de vraies personnalités.

Désormais plus de regards, figés, lointains, de tenue rigide. Il libère leurs mouvements, leurs expressions même.

Elles peuvent rire pleurer et être elles mêmes ces idoles sur papier glacé ne sont plus froides et hautaines mais simplement humainement belles.

Actrices, top modèles ou danseuses, que ce soit Pina Bausch Kate Moss ou Madonna, leurs vies se libèrent sous son oeil cinématographique avec l'energie et la grâce sensuelle du véritable mouvement féminin.




























100 photos de Peter Lindbergh pour la liberté de la presse avec "Reporter sans frontières" - Septembre 2014


"Reporters sans frontières est fière d’ouvrir ses pages à celui qui fait entrer les plus grandes stars dans la légende. Peter Lindbergh s’engage en offrant ses plus beaux portraits de femmes. Il incarne à lui seul une page de l’histoire de la photographie de mode : le retour au noir & blanc, la vague des supermodels et l’avènement des shootings au naturel.
Le lecteur découvrira une refonte de la maquette intérieure de l’album, avec des contenus plus forts, plus engagés, plus pédagogiques: des articles inédits sur la situation de la liberté de la presse en Corée du Nord, au Zimbabwe et en Finlande, des portraits d’héroïnes et de héros de l’information de Reyot Alemu en Éthiopie à Zaw Phay en Birmanie en passant par la Syrie avec Mazen Darwish.

Mais aussi le portrait du photographe par le journaliste Jean-Sébastien Stehli et un hommage de la grande reporter Anne Nivat à sa consoeur Camille Lepage, tuée en mai dernier en Centrafrique."




Exposition "Peter Lindbergh" 10 septembre 2016 au 12 février 2017. A Rotterdam Musée Kunsthal
"Une vision différente sur la photographie de mode" 
"La rétrospective "Un regard différent porté sur la photographie de mode" rend hommage à l'œuvre multidimensionnelle de Peter Lindbergh de 1978 à nos jours. " L'exposition phare de la rentrée, c'est peut-être celle-là : au Kunsthal de Rotterdam sont rassemblés près de 40 ans de photos signées Peter Lindbergh. Dont les clichés noir et blanc de top models ont révolutionné la photo de mode dans les années 80.
"Rotterdam était en ébullition vendredi dernier avec l'ouverture de « Peter Lindbergh – A Different Vision on Fashion Photography » en présence du célèbre photographe et de quelques-uns de ses modèles emblématiques des années 80/90.

Depuis plus de 40 ans, le photographe allemand marque de sa patte le monde de la mode mais aussi celui de la photo. Parce qu'il photographie « en toute honnêteté » des top models dont il sait à chaque fois capter l'essence vraie, parce qu'il magnifie les vêtements et le make-up en les prenant moins en compte que l' "être" devant son objectif, parce qu'il travaille en ayant en tête le génie créatif des couturiers pour lesquels il shoote et non les ventes des collections, parce qu'il a inspiré bien des photographes, parce que les mannequins (toutes!) l'adorent alors qu'il ne joue pas le jeu social du petit monde « fashion », Peter Lindbergh est un cas à part, un personnage fascinant." 




Eva Herzigova, Nadja Auermann, Cindy Crawford, Tatjana Patitz, Karen Alexander & Helena Christensen, Catalina Beach Club, New York, USA

L'homme qui pense que l'on peut tout à fait se débarrasser de Photoshop, c'est lui. La preuve par une phrase qui termine l'expo : « Cela devrait être de la responsabilité des photographes d'aujourd'hui de libérer les femmes et finalement tout le monde, de la terreur induite par la jeunesse et la perfection ».Il traque les "traces of life" comme autant de trésors sur ses modèles. Ce faisant, il offre une photo de Jeanne Moreau à plus de 70 ans qui est juste phénoménale.
Peter Lindbergh a introduit un nouveau réalisme dans la photographie grâce à des clichés intemporels redéfinissant les normes de la beauté. Son langage visuel se nourrit du langage cinématographique tout en jouant avec le modèle de la femme forte et volontaire, de la femme fatale à l'héroïne, en passant par la danseuse et l'actrice. Son œuvre se caractérise par des portraits qui témoignent d'un certain manque d'inhibition et d'une grâce physique.

Non Lindbergh est un photographe du corps, du mouvement, de l'esprit, de la peau ! Le photographe explique que ce n'est pas parce que l'on fait des photos de mode que l'on peut « tout simplement ignorer le monde entier qui se trouve en face de vous. Ce serait si facile de réduire la photo de mode à n'être que de la mode ». Il a photographié son amie danseuse Pina Bausch, mais aussi Mads Mikkelsen, Charlotte Gainsbourg, Alicia Vikander, Uma Thurman, Julianne Moore... Des actrices et acteurs qui ne jouent plus.
"Le plus profond, c'est la peau" a écrit Paul Valery. Peter Lindbergh le prouve par la photo. Il a même réussi une photo troublante de Kate Moss en 2015. Qui n'est plus juste top model mais totalement elle."

lundi 19 septembre 2016

Portrait d'une chanteuse : Stéphanie Morales, de l'opéra à Broadway Station



« Si c'était une couleur, sa voix serait noir et or »



Quelqu'un m'a assuré il y a quelque temps "que la musique avait une couleur".

Si c'est le cas, alors je veux bien, sur cette page dédiée à la peinture, parler d'une chanteuse, ma soeur, Stéphanie Morales. Elle dont la grâce et l'immense déclinaison de thèmes et de couleurs que sa nature artistique exprime, a tout d'une oeuvre picturale.

Oui c'est ma soeur, et je la connais mieux que quiconque, mais elle a toujours pourtant, et même à mes yeux, son jardin secret, et toute une "palette" de talents et d'inspirations à nous faire découvrir encore et encore...

Alors oui, si c'était une couleur sa voix serait noir et or :

Noire, car profonde, nous renvoyant à nos émotions les plus enfouies, de manière insidieuse, mystérieuse... et Or, parce que chaleureuse, lumineuse.

De la scène lyrique au théâtre de Broadway

Je suis certaine que ma soeur est née avec des fées au dessus de son berceau !

Du plus loin que je me souvienne j'ai toujours entendu Stéphanie gazouiller, chanter, faire des vocalises, jouer avec sa voix, jouer avec son corps en dansant, imitant et en jouant la comédie... Petite fille et fille d'artiste, grave ou drôle, mutine, charmeuse, espiègle et surtout mélomane... le show, c'était son truc avant que quelqu'un le lui apprenne.

Déjà à la petite école, elle nous susurrait les mélodies apprises à l'école d'une voix étonnamment maîtrisée et pleine avec une douceur qui nous remplissait d'émotions.

Puis elle s'est mise à imiter les chanteuses des comédies musicales américaines que nos parents regardaient à la télévision et qui ont certainement été les premières à nous révéler son étonnante virtuosité technique. Ses modèles de l'époque, c'était Jerry Lewis, Judy Garland et Fred Astaire.

Et c'est quelques années plus tard que ses idoles d'adolescente Elton John et Kate Bush furent détrônées par Mozart, grâce au film "Amadeus", une révélation pour elle.

Sous le signe de l'art Lyrique.

Il est vrai qu'elle est née à Aix en Provence, sous le signe de l'Art lyrique.

A Vienne elle part rencontrer le Roi Mozart et y trouve la Reine Rita Streich. A la Musikhochshule, où elle étudie le chant lyrique et la comédie musicale, elle est choisie par cette célèbre cantatrice. Hasard ou coïncidence ?

C'était elle notre Reine de la nuit dans "la Flûte enchantée de Mozart, racontée aux enfants" que nous écoutions petites filles. Mais ne dit-on pas qu'il n'y a pas de hasard ?

Un répertoire de variété américaine dans un écrin Jazz.


Depuis, Stéphanie Morales s'est transformée, comme une chrysalide se transforme en papillon, au fil des années et des belles rencontres.

De retour en France,elle se forme au Centre de Musique Baroque de Versailles et au CNSM de Paris, puis débute dans la troupe de l'Opéra National de Lyon .

Sous la direction musicale de Kent Nagano, ce sont des années lumineuses où elle interprétera de nombreux rôles d'opéra et d'opérette .

Mais c'est sa prestation remarquée dans « 50 Million Frenchmen » de Cole Porter, au côté de la diva américaine Kim Criswell ,qui la ramènera à ses premières amours.

Encouragée par cette dernière qui est impressionnée par l'aisance de la petite française, elle décide de créer son propre ensemble.

Fabien Attias , Directeur de la Cie Cala, charmé par sa musicalité proche de Barbra Streisand. est le premier à l'inviter au cours de sa Saison .



Ainsi naquit "Broadway Station"
.


Une fois le répertoire trouvé ( Hommage à Streisand et Sinatra ), et les sources d'inspirations puisées parmi les maîtres de la comédie musicale (Michel Legrand, Cole Porter, Stephen Sondheim.. ) ce qui avait démarré en duo avec Fredéric Gignoux, s'est peu à peu étoffé par coups de cœur successifs, avec quatre musiciens qui lui ressemblent : Joachim Expert (Piano), Brice Berrerd (Contrebasse) Jean-Louis Almosnino (Guitare) et Marc Michel (Batterie).

" Nous co-écrivons nos arrangements et l'interprétons avec le même enthousiasme..." dit-elle. Nous sommes heureux de partager avec le public le temps d'un concert, notre brin de folie, la joie et l'émotion de la musique en ces temps troublés.. !
Invité cet été lors du Festival « Jazz au Péristyle » de l'Opéra de Lyon, il semblerait que "Broadway Station" n'ait pas fini de nous surprendre !!!

Transmettre et faire du bien


Dans le monde du son et des fréquences, il existe un lien invisible avec l'être humain agissant sur ses émotions pour mieux les libérer. Le bien-être apporté par la musique et le soin de l'âme, Stéphanie Morales connait ça.

Enfant, en véritable conteuse universelle, elle offrait sa voix à travers la fenêtre ouverte de sa chambre, tel le rossignol, sans pudeur, et sans que personne ne puisse l'arrêter. Elle savait d'instinct délivrer des messages.

Sa quête c'est de franchir sans cesse de nouvelles barrières, pour la curiosité, jusqu'à l'extrême, jusqu'à l'émerveillement. Avec son phrasé expressif et intense, elle distille de la beauté jusqu'à plus soif, dans le langage universel de la musique.

Avant toute chose, toucher notre âme, que le breuvage soit fait de lyrique, de comédie musicale... ou de jazz !










Sites : http://broadway-station.com/
http://www.stephanie-morales.com/