samedi 1 avril 2017

Vermeer, une veritable "perle" de la peinture Hollandaise



"La jeune fille à la perle" le trésor de Vermeer
par Valérie Morales.

Qu'est ce qui rend cette oeuvre unique et comment expliquer l'inexplicable ? Car "La jeune fille à la perle" n'est pas l'oeuvre de Vermeer qui l'a rendu célèbre... et cependant elle l'a rendu incomparable.

Tout le monde connaît "La laitière" et "La dentellière" rendus célèbres dans notre monde moderne par la publicité. 
La plupart d'entre nous reconnaissent les ambiances des scènes intimistes à la Vermeer avec ses jolis clairs obscurs, ou encore ses paysages lumineux comme "La Vue de Delft". Tout comme aujourd'hui où l'on peut voir vivre les hollandais à travers les fenêtres de leurs maisons, les peintures de Vermeer témoignent  de la vie quotidienne du 17eme siècle. Ses personnages, notables, ou simples artisans acteurs dans ces scènes "dites de genre" intriguent et fascinent. 
"La jeune fille à la perle" quant à elle, nous touche profondément.

Si un cinéaste a su rendre crédible l'idée d'une histoire d'amour platonique et inavouable entre le peintre et sa servante, c'est sans doute que l'amour a joué son rôle. 
Quelle que soit la véritable histoire de cette oeuvre, ou que l'on veut lui prêter, on ne peut s'empêcher d'être sensible à la pureté ingénue de la jeune femme. 

C'est certainement une forme de cette émotion unique, quel que soit le nom qu'on lui donne, qui a servi le peintre dans un "instant" de grâce. Il ne s'agit pas seulement de la délicatesse des traits, ni de la lumière qui éclaire le velouté de la peau ou le modelé tout en rondeur de son visage enfantin ou encore de cette jolie pudeur dans son regard alors qu'elle s'expose au maître.  

Il y a là une vraie femme d'une authentique simplicité. C'est cette beauté-là que le peintre sublime par son oeil débordant de tendresse et de respect, qui révèle le meilleur de lui-même... et à mon sens de son oeuvre !

"Une minute de la vie du monde passe", a dit Cézanne, peins-la comme elle est."


"Comment parler de Vermeer après tant de maîtres qui en ont parlé de façon incomparable?
Mais comment ne pas en parler surtout quand est proposée à Paris, au MUSEE DU LOUVRE, une exposition rassemblant douze de la trentaine de toiles du génial peintre de Delft?"

"C'est le temps que peint Vermeer. Pas le temps proustien, qui foisonne, se ramifie et se plaît en méandres, ce temps qui coule en butant surtout et en se mêlant de tout, mais la persévérance en acte, le temps, qui n'est rien de senti, de la chose qui dure, le temps fondamental et immobile de la présence." dit Gilles Aillaud dans le livre "Vermeer" de John Michael Montias, Albert Blankert et Gilles Aillaud

Pour Malraux, dans "la Monnaie de l'absolu", "L'histoire de l'art tout entière, quand elle est celle du génie, devrait être une histoire de la délivrance."



(Extraits du Huffington Post 23 Mars 2017)

Alors voilà, sans doute ce dont il s'agit cette impression de temps suspendu de rédemption de grâce infinie et d'amour retenu... 

Comme illuminé, transcendé, le peintre rend compte de tout ce que sa sensibilité perçoit et nous le dévoile avec une sincérité absolue. 

Dans sa vie austère, un quotidien morose sans doute, malgré le ciel chargé des Pays Bas, une lumière étrange illumine ses toiles. Il se livre et se délivre...
La délivrance, voilà précisément ce qui nous concerne et nous touche tous... infiniment.


Une explication sans doute.



Au musée du Louvre du 22 février au 22 Mai 2017 : "Vermeer et les peintres de genre"











Biographie 

Johannes ou Jan Vermeer est un peintre néerlandais du xviie siècle, né à Delft (Pays Bas) en 1632, mort en cette même ville en 1675.

Moins d'une quarantaine de tableaux de Vermeer sont parvenus jusqu'à nous. Ils sont répartis dans des musées, en Europe et aux États-Unis, ou dans des collections particulières. Certains d'entre eux sont signés ; d'autres ne lui sont pas attribués avec certitude.

En vingt ans, de 1655 à 1675, Vermeer a peint principalement des portraits et des intérieurs montrant des scènes de la vie domestique, auxquels s'ajoutent quelques sujets religieux et un paysage, la Vue de Delft.

Son style est raffiné. Il travaillait lentement et avec méticulosité. Ses œuvres se distinguent par des couleurs claires, avec une prédilection pour l' outremer et le jaune, la maîtrise dans le traitement de la lumière et une composition idéale, créant une impression de paix dans un monde parfait.

Après avoir été pratiquement oublié durant près d'un siècle, Vermeer fut redécouvert au milieu du XIXe siècle. Il est à présent reconnu, avec Rembrandt, comme l’un des plus grands peintres du siècle d'or néerlandais.

Vermeer était un peintre de genre. Il ne semble jamais avoir été particulièrement riche, laissant sa femme et ses enfants dans les dettes à sa mort, peut-être parce qu'il produisit relativement peu de peintures. Vermeer travaillait lentement et avec beaucoup de soin, en utilisant des couleurs vives et des pigments quelques fois coûteux, avec une préférence pour le bleu électrique et le jaune. Il est particulièrement célèbre pour son traitement magistral de la lumière.

Vermeer peignait surtout des scènes d'intérieur. Presque tous ses tableaux ont apparemment été réalisés dans deux chambres de sa maison de Delft. Ils montrent les mêmes meubles et les mêmes décorations dans des arrangements différents et ils dépeignent souvent les mêmes personnes, principalement des femmes.

Connu de son vivant à Delft et La Haye, sa modeste célébrité a cédé la place à l'oubli après sa mort. Il a été à peine mentionné dans le livre de Arnold Houbraken, la principale source sur la peinture hollandaise du 17e siècle et a donc été omis dans les recherches ultérieures sur l'art néerlandais pendant près de deux siècles. Vermeer a été redécouvert au 19e siècle par Gustav Friedrich Waagen et Théophile Thoré-Bürger qui ont publié un essai lui attribuant 66 tableaux, bien que seulement 34 toiles lui soient universellement attribuées aujourd'hui. La réputation de Vermeer a augmenté avec le temps et il est maintenant reconnu comme l'un des plus grands peintres de l'âge d'or hollandais.

La réputation de Vermeer a augmenté avec le temps et il est maintenant reconnu comme l'un des plus grands peintres de l'âge d'or hollandais.

On en sait relativement peu sur la vie de Vermeer. Il semble s’être exclusivement consacré à son art, vivant dans la ville de Delft, en Hollande-Méridionale. Au 19e siècle, les seules sources d'information étaient certains registres, quelques documents officiels et les commentaires d'autres artistes. Comme la plupart des peintres de son temps, Vermeer a probablement d'abord exécuté ses peintures tonales en utilisant soit des nuances de gris ou une palette limitée de bruns et de gris sur lesquels des couleurs plus saturées ont été appliquées sous forme de glacis. Vermeer produisait des couleurs transparentes par l'application sur la toile de peinture en couches faiblement granuleuses, une technique appelée pointillée, à ne pas confondre avec le pointillisme. Aucun dessin n’a été attribué à Vermeer et ses peintures offrent peu d'indices quant à ses méthodes de préparation.

David Hockney, entre autres historien et défenseur de la thèse Hockney-Falco, a émis l'hypothèse que Vermeer aurait utilisé une chambre noire afin de créer un point de vue précis dans ses compositions, affirmant que cette hypothèse est soutenue par certains effets de lumière et de perspective dans les oeuvres du peintre. Toutefois, les historiens contestent cette théorie de l'utilisation de la chambre noire disant que, mis à part la précision du reflet dans le miroir observé au-dessus du piano dans La leçon de musique, il n'existe aucune preuve historique concernant l'intérêt de Vermeer pour l'optique. De plus, l'inventaire détaillé des biens de l'artiste rédigé après sa mort ne comprend pas de chambre noire ni d'autre dispositif similaire. Bien que Philip Steadman ait établi que six des tableaux de Vermeer auraient eu exactement la bonne taille pour être placés dans une chambre noire, de façon à ce que les images soient projetées sur le mur du fond de son atelier, les plus récentes théories à ce sujet suggèrent que Vermeer eut utilisé un simple miroir pour concevoir ses effets de perspective aussi précis.

Inspiré des observations de Léonard de Vinci au sujet des couleurs voulant que la surface de chaque objet participe à la couleur de l'objet adjacent, Vermeer utilisait des couleurs des pigments de couleur hors de prix afin de créer les reflets colorés de ses scènes intérieures très éclairées : des couleurs de terre comme l'ocre et l'ambre et des pigments bleus comme la poudre de lapis-lazuli. De cette façon, il arrivait à créer un monde plus parfait que tout ce qu'il avait vu.

Un exemple encore plus remarquable et efficace des reflets créés par l'utilisation de ces couleurs dans ses tableaux est visible dans La fille au verre de vin. Les ombres de la robe de satin rouge sont créés grâce à l'application d'une couche de peinture bleue sous-jacente au rouge vermillon. Le mélange appliqué acquière un aspect légèrement pourpre, incroyablement puissant.

Puisque Vermeer a continué d'utiliser généreusement ces pigments dispendieux même après la crise économique de 1672, certains avancent que Vermeer était fourni en matériel d'art par un collectionneur. Cette hypothèque coïncide avec la théorie de John Michael Montias selon laquelle Pieter van Ruijven était un mécène de Vermeer.

Ses œuvres sont généralement des pièces de genre et des portraits, à l'exception de deux paysages urbains et deux allégories. Ses sujets offrent une coupe transversale de la société néerlandaise du XVIIe siècle, allant de la représentation d'une simple trayeuse au travail, au luxe et à la splendeur des riches notables des navires marchands dans leurs maisons spacieuses. Outre ces sujets, du religieux, des commentaires poétiques, musicaux et scientifiques peuvent également être trouvés dans son travail.

dimanche 12 mars 2017

Helmut Newton ou cinquante nuances de gris







"Helmut Newton ou cinquante nuances de gris..." 
de Valérie Morales

Voilà la façon dont je conçois la photographie... ce n'est que de la beauté. La vraie beauté. Parfois dans ce qu'elle a de plus pur, la nudité la plus absolue ou un visage sans fard ...

Et puis parfois une scène devient sophistiquée, le décor c'est le personnage, ou aussi l'inverse... Il se pare, se travestit, fait effet sur une scène où il ne devrait pas avoir sa place.

Pas même les scènes sexuelles surprenantes, parfois décalées, mais jamais vulgaires.

Il n'y a rien de superflu d'inutile dans la photographie d'un tel artiste.

Car chaque photo est d'une élégance raffinée qui sublime la lumière autour de chacun de ses sujets.

Comme un peintre Helmut Newton prépare ses compositions... il commence par un Polaroïd puis il execute son oeuvre..

Quand arrive le portraitiste que ce soit dans l'expression vulnérable d'un regard ou dans la fragilité du velouté de sa peau "l'icône" redevient simple humain et nous touche dans sa profondeur. L'artiste est alors à son sommet et le "tableau" est incomparable.

Le génie de ce photographe c'est d'avoir su imposer en son temps, dans un milieu régit par ses propres codes, une vraie liberté de ton.

Les personnages de ses photos, qu'ils soient connus du grands public, icônes de la mode, du cinéma ou simples passants deviennent les acteurs d'une véritable scène de film.

Chacun y a sa place, son identité, quelque soit son origine ou son sexe, et s'affirme dans sa singularité.

Dans les photos d'Helmut Newton, pas de hiérarchie, ni d'idées préconçues. Les tabous son exclus... tous les tabous ! Le tout avec une classe absolue.

Quand aux femmes, elles sont encore plus libres et bien plus belles qu'elles ne l'ont jamais été. Là où la mode a longtemps figé leur beauté dans une simple élégance, les modèles de Newton sont l'expression même de l'esprit et de l'individualité.

Dans les nus, leur sensualité impudique et affirmée tout en révélant leur féminité, en fait des femmes symboles, fortes de leur pouvoir de séduction.

Leur beauté est alors à son apogée.














Pour en savoir plus....


Article de Matthias Harder - Conservateur en chef de la Fondation Helmut Newton

Il ne fait aucun doute qu'Helmut Newton est l'un des plus grands photographes du XXème siècle. Ses extraordinaires photographies de mode, ses portraits et ses nus continuent d'être montrés à ce jour. Ainsi, nous retrouvons également ces trois principaux genres dans cette exposition. Passant au-delà des formes traditionnelles de la narration, la photographie de mode de Newton est imprégnée d'élégance luxueuse et de séduction subtile, de citations culturelles et d'un sens de l'humour surprenant. Tout en vivant à Paris et Monte Carlo dans les années 70 et 80, le photographe a développé un style inimitable, y compris le jeu ou le mépris total pour les tabous.


Newton a travaillé pour de nombreux magazines internationaux et aussi directement avec des designers et des maisons de mode. Il est de notoriété publique que la mode féminine vise à séduire et que les photographes sont engagés pour cela. Dans les années 70, Newton a décidé d'aller plus loin en usant de la nudité réticente ou pure dans le monde visuel de la mode. Dans des hôtels luxueux, il fait glisser avec suggestion la bretelle du modèle pour révéler son sein, tandis que pour une prise de vue nocturne dans une allée parisienne, il fait poser une seconde femme nue au côté d'un modèle vêtu d'un smoking Yves Saint-Laurent. Alors que ces images insolites étonnaient et provoquaient dans le décor, elles révolutionnaient surtout la photographie de mode. En outre, les photographies de Newton renvoient à la transformation du rôle des femmes dans la société occidentale de l'époque.


Le potentiel créatif d'Helmut Newton était déjà présent dans son travail de mode des années 60, et comme nous le savons aujourd'hui, il y avait de la marge de manœuvre. Les images subtiles qu'il a produites maintes et maintes fois ont fait plus que simplement décrire la mode ; elles proposent aussi commentaires et interprétation. Cela vaut en particulier pour ses commandes ultérieures pour Yves Saint-Laurent, Thierry Mugler et Blumarine. Newton mettait en scène la mode dans les rues, dans les espaces publics ou, comme il le disait, « dans la vie », plus souvent que dans le studio. Il a placé les femmes sur un piédestal métaphorique, qui, contrairement à la photographie de mode antérieure, ne renfermait plus de galanterie, mais faisait plutôt appel à la confiance en soi des femmes. Certaines de ses images en noir et blanc nous rappellent des scènes de films d'Hitchcock, alors que ses tirages en couleur pourraient passer pour être précurseurs des films de David Lynch.


Newton a décrit les femmes comme des créatures actives et attrayantes, affirmées et érotiques, qui semblent dominer le paysage, ainsi que les hommes qui apparaissent occasionnellement dans le décor. Sa fascination pour les femmes de caractère a atteint son zénith dans les années 80 avec la célèbre série plus grande que nature Big Nudes (Grands Nus). L'idée non conventionnelle de présenter la mode contemporaine avec des modèles vêtus et non vêtus dans les diptyques était un thème qu'il avait déjà travaillé au milieu des années 70. Avec ses Big Nudes et les images de sa série Naked and Dressed (Nu et Habillé), Newton avait ouvert une nouvelle dimension de l'image photographique humaine. Cette dernière série a été réalisée en plein air au printemps 1981 pour le magazine Vogue italien, suivie de plans en studio pour Vogue France quelques mois plus tard.


Il y a aussi des extraits de ces séries au sein de l'exposition Icônes à Nice. Une partie de l'exposition est tirée de la rétrospective Newton Work, organisée à l'occasion de son 80ème anniversaire. Une autre partie, intitulée Private Property Suites, est composée de 45 photos célèbres en noir et blanc sélectionnées par Newton lui-même en 1984.

La photographie de mode a toujours été l'aspect le plus important du travail de Helmut Newton. Ces dernières années, elle s'est libérée des magazines et est considérée comme un média de premier plan à part entière. De nombreuses expositions muséales ont suivi cette tendance. Le marché de l'art et de la vente aux enchères a propulsé des tirages de quelques photographes de mode classiques et contemporains à des hauteurs imprévisibles. C'était encore très différent dans les années 60 et 70, quand Irving Penn, Richard Avedon, William Klein ou Helmut Newton travaillaient dans des éditoriaux de magazines. Certaines de leurs photographies sont devenues iconiques et certaines de ces icônes peuvent être vues dans cette exposition.

Exposition Helmut NEWTON - " Icônes " 17 février – 28 mai 2017 au Musée de la Photographie Charles Nègre - 1, Place Pierre Gautier – 06300 Nice

Biographie

De père juif allemand et de mère américaine, le jeune Helmut suit ses études au lycée Werner von Trotschke de Berlin, puis à l'École américaine de Berlin. Il s'intéresse très tôt à la photographie et, dès 1936, devient l'élève de la photographe allemande Else Simon, dite « Yva », à qui il doit son style de photographie. Il quitte l'Allemagne nazie en 1938. Après avoir travaillé pendant un temps à Singapour, il émigre en Australie. Pendant la Seconde Guerre Mondiale, il rejoint l'armée australienne où il est affecté à la logistique.

En 1948, il épouse l'actrice australienne June Brunell. Après la guerre, il travaille comme photographe en indépendant, en réalisant des photos de mode ainsi que des travaux pour le magazine Playboy. À la fin des années 1950, il se concentre davantage sur les clichés de mode. Il s'installe à Paris en 1961 et devient un photographe de mode très productif. Ses travaux apparaissent dans de nombreux magazines, en particulier dans Vogue. Son style, parfois d'une subjectivité sensuelle, est marqué par l'érotisme, par des scènes stylisées et, souvent, par une violence sous-jacente. À partir de 1970, sa femme June se lance aussi dans la photographie, sous le nom d'Alice Springs.

Cette exposition, conçue spécialement pour le Musée de la Photographie, a été réalisée en collaboration avec la Fondation Helmut Newton à Berlin. La Ville de Nice tient à remercier son Conservateur, Monsieur Matthias Harder, qui a permis de montrer pour la première fois à Nice cet ensemble d’images devenues iconiques, ainsi que Madame June Newton, pour le soutien et l’aide apportés durant ces derniers mois.

1920 : Naissance d'Helmut Newton à Berlin

1930 – 1934 : Helmut Newton étudie au Heinrich von Treitschke Realgymnasium à Berlin-Schöneberg.

1934 – 1938 : Il réside à Berlin-Halensee.

1934 – 1935 : Il suit les cours à l'école américaine de Berlin-Schöneberg puis à l'école secondaire de Berlin-Grunewald.

1936 – 1938 : Il devient l’élève de la photographe de portrait, de nu et de mode Yva à Berlin-Charlottenburg.

1938 : Il s'enfuit de Berlin par le train vers Trieste, emmenant avec lui deux appareils photos. Il trouve du travail au Straits Times de Singapour.

1940 : Il arrive en Australie et sert pendant cinq ans dans l'armée australienne.

1946 : Il devient un citoyen australien.

1947 : Il rencontre l'actrice June Brunell, qui pose comme modèle pour lui. Ils se marient un an plus tard.

1956 : Il voyage à travers l'Europe. A Londres, il décroche un contrat d'un an à Vogue britannique et quitte le magazine 11 mois après. Puis il va à Paris avant de retourner à Melbourne où il obtient un contrat avec Vogue Australie.

1961: De retour à Paris, il s'installe dans le quartier du Marais et travaille à temps plein avec Vogue France. Il collabore occasionnellement pour Vogue britannique.

1964 – 1966 : Il est éditorialiste pour Elle France.

1964 : Il acquiert une maison et de la vigne à Ramatuelle, non loin de Saint-Tropez, où le couple passe ses vacances.

1966 : Il renouvelle son contrat avec Vogue France, avec Francine Crescent comme rédacteur en Chef.

1970 : June Newton (alias Alice Springs) commence sa carrière en tant que photographe. Lorsque son mari est malade, elle intervient pour une publicité pour des cigarettes.

1971 : Helmut Newton fait une crise cardiaque à New York. Il passe sa convalescence à l'hôpital de Colline Lennox, New York.

1975 : Il monte ses premières expositions dont sa première exposition personnelle à la Galerie Nikon à Paris. Le succès commercial ne se fait pas attendre.

1976 : Il publie son premier volume de photographies de femmes blanches.

1981 : Helmut et June Newton déménagent de Paris à Monaco, puis passent les mois d'hiver à Los Angeles.

1990 : Il obtient le Grand prix national de la photographie.

1992 : Il est décoré « Officier de l'Ordre des Arts, Lettres et Sciences » à Monaco, ainsi qu’à la Cérémonie de la Grande Croix du Mérite de la République Fédérale d'Allemagne.

1996 : Il est décoré « Commandeur de l'Ordre des Arts et Lettres » par le ministre français de la culture.

2000 : Une grande rétrospective itinérante est organisée pour son 80ème anniversaire, à la nouvelle galerie nationale Neue Nationalgalerie à Berlin, suivie de Londres, New York, Tokyo, Moscou et Prague, entre autres.

2003 : Un accord est signé pour la création de la fondation Helmut Newton à Berlin, avec la fondation du Patrimoine culturel prussien Stiftung Preussischer Kulturbesitz.

2004 : Helmut Newton meurt à Los Angeles. La fondation Helmut Newton ouvre peu de temps après sa mort.

mardi 21 février 2017

Le monde selon Isabelle Sauvageot


Le monde d'Isabelle...

Depuis des années que je la connais, quand je pense à Isabelle Sauvageot voici ce que je me dis : Isabelle est plus qu'une artiste... c'est l'Art incarné.

Avec son visage de madone, sa voix chantante et légère, sa façon de vivre... tout en elle ressemble à une oeuvre d'art. Elle respire, s'amuse, transmet, s'émeut à travers l'Art.
Avec sa beauté, ses forces et ses faiblesses, sa noblesse et toute son authenticité... elle est unique comme une oeuvre d'Art.

L'univers d'Isabelle Sauvageot est large et intime à la fois, profond et léger, mais toujours d'une délicatesse infinie.

C'est une classique... moderne !
Elle est classique dans l'essence même de ses valeurs. D'ailleurs ce sont ses affinités avec la musique ancienne qui lui ont permis d'intégrer le choeur des Arts Florissants de William Christie et de l'ensemble Accentus.
Et à la fois, cette rebelle possède toute la liberté de ton et le libre arbitre des femmes d'aujourd'hui. Comme l'Elisabeth Bennet de Jane Austen, Isabelle Sauvageot allie romantisme et finesse d'esprit avec toute la grâce et le piquant qui vont avec.

Parfois douce et émotive, souvent drôle et surprenante, l'artiste transcende par l'art  une magnifique sensibilité et une grande puissance créative. C'est cette force intérieure qu'elle exprime à travers le chant, la photographie.... et le dessin.

Le Home made Art

Comme dans les maisons d'antan où l'on était reçu avec des petits gâteaux et des douceurs à profusion, on retrouve dans l'Art d'Isabelle Sauvageot, le plaisir gourmand et la chaleur bienveillante d'un temps passé où sont enfouis tous nos secrets d'enfants.
C'est le "home made art" d'Isabelle...

Ses oeuvres sont comme elle : fines et délicates. Le travail est précis, soigné, sage.
Les dessins figuratifs représentent souvent de toutes jeunes femmes dont la fraîcheur et la pureté nous  rappellent les jeunes filles en fleur de Proust. Leurs postures naturelles sans sophistication d'aucune sorte les rendent d'autant plus émouvantes.
Quant aux natures mortes avec leurs plats finement ciselés, chargés de fruits et de fleurs séchées, elles représentent un véritable délice sensoriel évoquant la fameuse "madeleine".

Vraiment c'est une évocation très poétique et un peu nostalgique d'un passé révolu que le monde d'Isabelle Sauvageot, un monde douillet et rassurant où l'on a envie de se réfugier et de se blottir.


Exposition en Mars 2017 - "Fragments de paix" Dessins

Exposition dans le cadre de la semaine du Marais Chrétien du 11 au 18 mars 2017
Temple du Marais 17 rue Saint Antoine Paris 4
Ouverture du temple au public et visites libres de 15 h à 19 h sauf dimanche, le samedi 11 mars à partir de 17 h.

"Voilà ! c'est officiel , je vous annonce mon exposition, pour ceux qui seront parisiens entre le 11 et le 18 Mars prochains , je confie à vos regards une quinzaine de dessin rehaussés , installés dans les vieux murs du Temple du Marais , architecture de François Mansart , XVII eme siècle , classé monument historique. toutes ces précisions pour vous dire que je n'ai pas le droit de faire des trous dans les murs, on comprend aisément pourquoi.je compte résoudre au mieux mon problème d'accrochage sans perceuse....les informations sont indiquées sur le flyer ci dessous , c'est au 17 rue Saint Antoine, un édifice à la porte rouge au coin de la rue Castex , près de la place de la Bastille .( ne pas confondre avec l'église Saint Paul , tout aussi vieille , mais plus loin , sur le même trottoir) ...."

"Considérant le moindre objet
comme digne d'intérêt, 
témoin d'une vie intérieure, 
je dessine ce que je vois. 
Tout est un mystère, 
nous mêmes, 
ainsi que toutes choses
à la fois humbles et simples..." 
Georgio Morandi.

Extraits du blog d'Isabelle Sauvageot  http://isabelle-sauvageot-minima.blogspot.fr/

A l'ombre des jeunes filles en fleur












Quelques paysages et études diverses






Et enfin l'Art de la table...




















Références

http://isabelle-sauvageot-minima.blogspot.fr/



samedi 4 février 2017

Alfons Mucha ... et ses Mucha-chas !


Alfons Mucha... l'homme qui aimait... les Mucha-chas !
Ceux qui n'ont pas connu les calendriers Mucha dans les cuisines de nos grand-mères "ne peuvent pas comprendre"...
C'est la génération Mucha, qui en puisant tout au fond de sa mémoire peut réaliser à quel point ces images ont marqué nos esprits.




Alors qu'enfants nous guettions un bonbon, un gâteau, tournant autour de leurs jupons, nos grand-mères et arrière-grand-mères cuisinaient, s'affirmaient ou rêvaient de le faire....
Nos aïeules du début du siècle dernier, femmes au foyer, actrices, artistes..., de toutes conditions et de nombreux pays ont souvent été accompagnées par les femmes de Mucha. A travers les fameux calendriers mais aussi les boites à gâteau, à sucre, les calendriers, les couvertures de magazines, et surtout les affiches.... elles engendraient déjà sans doute sans le savoir les espoirs des femmes d'aujourd'hui.... 

Alfons Mucho le Botticelli de l'Art Nouveau ? 

Comme lui il les peignant en révélant leur grâce et leur délicatesse, comme lui, il touche au divin en les révélant dans des allégories reprenant des thèmes mythiques... 
Tel un Vivaldi il décline leur beauté à travers les 4 saisons dans une musique douce et harmonieuse aux tonalités légères.
Femmes de la vie moderne, de la mythologie, ou encore artistes de théâtre mythiques telles que Sarah Bernhardt, ce sont les femmes, ses muses, sur la plupart des affiches publicitaires comme dans ses oeuvres picturales. 
Contemporain de Gustav Klimt, célèbre peintre autrichien, il accompagne lui aussi ses femmes de décors floraux. Avec leurs chevelures flottantes et leurs formes harmonieuses enveloppées de drapés souples elles représentent un véritable hymne à l'amour et à la beauté.   






Paris et... Sarah Bernhardt


Très jeune Mucha se rend à Paris pour étudier à l'Academie Julian. A 27 ans il est le parfait artiste dépourvu d'argent et de commandes... un "crève la faim" comme tant d'autres.
Mais très rapidement il va transformer le monde de l'Art. 
Graphiste avant tout il dessine des bijoux des médaillons, des couvertures de livres des calendriers, des paravents...
Comme quelques autres artistes aussi démunis que lui, menant une vie de bohème, il dessine des illustrations populaires, histoire de survivre, adepte de l'Art Nouveau ("Arts and Crafts" de William Morris en Angleterre), dont le principe est de rapprocher l'Art au sens classique du terme et l'art populaire, où TOUT peut et doit devenir Art. 
Burne Jones crée le papier peint, Hector Guimard les stations de métro... Pour Mucha c'est le champagne et les scènes de théâtre sur des affiches de publicités à taille humaine qui font sensation.
A ce moment-là c'est aussi l'explosion de l'impressionnisme et du symbolisme. 
Mucha rencontre Gauguin, crée avec lui le Bal des Quat'z Arts et réalise un catalogue de portraits d'après des photographies. Il constitue alors un véritable témoignage des femmes de l'époque dans des illustrations très personnelles.
Car malgré tous ces courants émergents, et comme Sinatra dans la chanson, Mucha "did it his way" c'est à dire "qu'il le fit à sa façon". 
Et c'est sans doute ce qui, (chance ou destinée ?), lui fait rencontrer la grande actrice Sarah Bernhardt. Elle l'engage en 1894 pour réaliser l'affiche de "Gismonda" et leur talentueuse association dure 6 ans. 
Paris se couvre des grandes affiches de Mucha que les amateurs n'hésitent pas à découper tant elles ont acquis de notoriété. Les pièces de théâtre se succèdent avec les affiches de Lorenzaccio, "la dame aux camélias", "Hamlet et Médée" puis "la pucelle d'Orléans" quelques années plus tard. Les affiches et les décors de théâtre aussi... à New York, Paris et à Prague. 

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L'épopée slave

On ne peut évoquer Alfons Mucha sans cette oeuvre gigantesque qui occupa dix ans de sa vie à son retour des Etat Unis de 1910 à 1928 et qu'il considéra comme son oeuvre maîtresse.
L'épopée Slave est une oeuvre constituée de 20 tableaux, représentant un monde né de l'imagination de l'artiste. Librement inspiré de l'histoire des Slaves de l'origine jusqu'au 19eme siècle, c'est son oeuvre testament artistique et politique. C'est pourquoi il persévérait obstinément dans son immense travail, se souciant peu de critiques des contemporains selon lesquels l'oeuvre était un anachronisme déjà à l'époque de sa naissance.
"Il ne faut surtout pas regarder ces tableaux comme un manuel de l'histoire", avertit aujourd'hui l'historienne de l'art Lenka Bydzovska.
"Il s'agit d'un monde fictif créé par l'artiste lui-même pour répondre à ses propres intentions"

Cette œuvre a été présentée à Prague le 28 octobre 1928 à l'occasion du dixième anniversaire de la Tchécoslovaquie.





A l'époque de sa mort en 1939 le style d'Alfons Mucha était déjà dépassé mais l'intérêt pour cet art est réapparu dans les années soixante et continue aujourd'hui à inspirer et influencer les plus grands illustrateurs contemporains.