samedi 4 février 2017

Alfons Mucha ... et ses Mucha-chas !


Alfons Mucha... l'homme qui aimait... les Mucha-chas !
Ceux qui n'ont pas connu les calendriers Mucha dans les cuisines de nos grand-mères "ne peuvent pas comprendre"...
C'est la génération Mucha, qui en puisant tout au fond de sa mémoire peut réaliser à quel point ces images ont marqué nos esprits.




Alors qu'enfants nous guettions un bonbon, un gâteau, tournant autour de leurs jupons, nos grand-mères et arrière-grand-mères cuisinaient, s'affirmaient ou rêvaient de le faire....
Nos aïeules du début du siècle dernier, femmes au foyer, actrices, artistes..., de toutes conditions et de nombreux pays ont souvent été accompagnées par les femmes de Mucha. A travers les fameux calendriers mais aussi les boites à gâteau, à sucre, les calendriers, les couvertures de magazines, et surtout les affiches.... elles engendraient déjà sans doute sans le savoir les espoirs des femmes d'aujourd'hui.... 

Alfons Mucho le Botticelli de l'Art Nouveau ? 

Comme lui il les peignant en révélant leur grâce et leur délicatesse, comme lui, il touche au divin en les révélant dans des allégories reprenant des thèmes mythiques... 
Tel un Vivaldi il décline leur beauté à travers les 4 saisons dans une musique douce et harmonieuse aux tonalités légères.
Femmes de la vie moderne, de la mythologie, ou encore artistes de théâtre mythiques telles que Sarah Bernhardt, ce sont les femmes, ses muses, sur la plupart des affiches publicitaires comme dans ses oeuvres picturales. 
Contemporain de Gustav Klimt, célèbre peintre autrichien, il accompagne lui aussi ses femmes de décors floraux. Avec leurs chevelures flottantes et leurs formes harmonieuses enveloppées de drapés souples elles représentent un véritable hymne à l'amour et à la beauté.   






Paris et... Sarah Bernhardt


Très jeune Mucha se rend à Paris pour étudier à l'Academie Julian. A 27 ans il est le parfait artiste dépourvu d'argent et de commandes... un "crève la faim" comme tant d'autres.
Mais très rapidement il va transformer le monde de l'Art. 
Graphiste avant tout il dessine des bijoux des médaillons, des couvertures de livres des calendriers, des paravents...
Comme quelques autres artistes aussi démunis que lui, menant une vie de bohème, il dessine des illustrations populaires, histoire de survivre, adepte de l'Art Nouveau ("Arts and Crafts" de William Morris en Angleterre), dont le principe est de rapprocher l'Art au sens classique du terme et l'art populaire, où TOUT peut et doit devenir Art. 
Burne Jones crée le papier peint, Hector Guimard les stations de métro... Pour Mucha c'est le champagne et les scènes de théâtre sur des affiches de publicités à taille humaine qui font sensation.
A ce moment-là c'est aussi l'explosion de l'impressionnisme et du symbolisme. 
Mucha rencontre Gauguin, crée avec lui le Bal des Quat'z Arts et réalise un catalogue de portraits d'après des photographies. Il constitue alors un véritable témoignage des femmes de l'époque dans des illustrations très personnelles.
Car malgré tous ces courants émergents, et comme Sinatra dans la chanson, Mucha "did it his way" c'est à dire "qu'il le fit à sa façon". 
Et c'est sans doute ce qui, (chance ou destinée ?), lui fait rencontrer la grande actrice Sarah Bernhardt. Elle l'engage en 1894 pour réaliser l'affiche de "Gismonda" et leur talentueuse association dure 6 ans. 
Paris se couvre des grandes affiches de Mucha que les amateurs n'hésitent pas à découper tant elles ont acquis de notoriété. Les pièces de théâtre se succèdent avec les affiches de Lorenzaccio, "la dame aux camélias", "Hamlet et Médée" puis "la pucelle d'Orléans" quelques années plus tard. Les affiches et les décors de théâtre aussi... à New York, Paris et à Prague. 

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L'épopée slave

On ne peut évoquer Alfons Mucha sans cette oeuvre gigantesque qui occupa dix ans de sa vie à son retour des Etat Unis de 1910 à 1928 et qu'il considéra comme son oeuvre maîtresse.
L'épopée Slave est une oeuvre constituée de 20 tableaux, représentant un monde né de l'imagination de l'artiste. Librement inspiré de l'histoire des Slaves de l'origine jusqu'au 19eme siècle, c'est son oeuvre testament artistique et politique. C'est pourquoi il persévérait obstinément dans son immense travail, se souciant peu de critiques des contemporains selon lesquels l'oeuvre était un anachronisme déjà à l'époque de sa naissance.
"Il ne faut surtout pas regarder ces tableaux comme un manuel de l'histoire", avertit aujourd'hui l'historienne de l'art Lenka Bydzovska.
"Il s'agit d'un monde fictif créé par l'artiste lui-même pour répondre à ses propres intentions"

Cette œuvre a été présentée à Prague le 28 octobre 1928 à l'occasion du dixième anniversaire de la Tchécoslovaquie.





A l'époque de sa mort en 1939 le style d'Alfons Mucha était déjà dépassé mais l'intérêt pour cet art est réapparu dans les années soixante et continue aujourd'hui à inspirer et influencer les plus grands illustrateurs contemporains.



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