lundi 25 avril 2016

Klimt et les femmes symboles 1962 -1918



Vienne puis Klimt



Je me souviens de Vienne l'année où j'ai découvert Gustav Klimt.

C'était il y a quelques années déjà, et Vienne m'avait tourné la tête, ensorcelée, entraînée dans une valse joyeuse et légère, happée par le romantisme de ses parcs, ses monuments autour du Ring, le Palais de Sissi l'Impératrice, et Grinzing le petit village sur les hauteurs de la ville que l'on atteint par un funiculaire.

Dans le centre de la ville, il y avait "les Kaffees" lieux de rencontres des intellectuels, des artistes, qui changent le monde, ceux qui élèvent des monuments art déco aux structures métalliques, créant un lien entre le monde des valses viennoises, de Mozart et de notre monde actuel.

Au Musée du Belvédère, après la magie des jardins aux couleurs automnales, après la lumière dorée d'une fin de journée qui met des étoiles plein les yeux, comme un flamboyant bouquet final, au fond d'une grande salle, je les vis.

C'était les "femmes symboles" de Klimt... femmes géantes, provocantes, femmes fatales auréolées de couleurs chatoyantes, dorées, argentées, nous jaugeant de leur superbe. Issues des grands thèmes mythologiques, qu'elles soient seules dans des postures sensuelles, ou en couple amoureusement enlacées, elles étaient si étonnement modernes ces dames du début du siècle dernier.

Et puis ensuite j'avais découvert les autres peintures, les paysages, peu de vrais portraits, mais toujours cette luxuriance dans les décors floraux de cette oeuvre d'une délicate finesse.

Voici donc une peinture d'un genre nouveau, d'une insolente beauté, déroutante dans sa complexité mystérieuse et insolite aux ornements d'or et d'argent évoquant les mosaïques de l'ère byzantine, avec une atmosphère subtile, puissante et érotique très personnelle.

Les femmes sont des Pallas Athénée, ou des femmes symboles comme la Médecine, la Jurisprudence et la Philosophie, ou encore des Nuda Veritas.

Elles sont également le symbole de l'amour sublimé avec son oeuvre "le Baiser" l'oeuvre la plus représentative de son génie.   

Le "Jugendstil" ou changer le monde

Après des années de contraintes liées a des commandes officielles trop académiques à son goût, et malgré quelques années où ses désirs de liberté sont contestés, Klimt devient finalement un des grands maîtres de son époque.

Issu du symbolisme, Gustav Klimt est avant tout un peintre de l"Art nouveau" appelé "Jugendstil" dans l'Autriche du début du 20ème siècle.

C'est comme un cri, une libération, au nom de la vie et de la sincérité, un éveil des consciences et à un certain spiritualisme face à la laideur engendrée par l'industrie.

Pour les artistes viennois du "Jugendstil" l'art n'est plus une imitation servile de la nature mais une création de l'imagination qui recherche ses symboles dans la nature. Il préconise un retour à l'artisanat, au rapprochement des arts et des arts mineurs,

Entouré d'autres peintres viennois, Klimt participe à la fondation de l'union des artistes figuratifs "la Secession" puis du magazine "Ver Sacrum" en faveur de cette profonde émancipation des codes rigides et artificiels de l'académisme.

Quelques-unes de ses oeuvres

PALLAS ATHENEE 1898

DETAIL DE LA MEDECINE 1900-1907


PORTRAIT DE ADELE BLOCH-BAUER 1907

PORTRAIT DE MARIA MUNK 1918

JUDITH AVEC LA TETE D'HOLOPHERNE 1901

L'ARBRE DE VIE 1909


En conclusion !

"Peintre dénigré pendant plus d'une dizaine d'années de sa vie, l'oeuvre de Klimt aura été en permanence l'expression d'une référence a l'histoire de la peinture, Moreau, Klinger, Hodler, Bocklin, Monet, Seurat, Matisse, ou Rodin, dans ses compositions extrêmement personnelles et originales faites de théâtralité, d'antinomies, d'hétérogeneité, tant du point de vue pictural et décoratif, que du point de vue des couleurs. Son oeuvre faite d'oppositions entre la figuration et l'abstraction, entre allégories et paysages, entre, stylisation et naturalisme, entre hédonisme et scepticisme, entre impressionisme et symbolisme, lui confére une place très particulière dans l' histoire de l'art. Il semble avoir été le génial et prémonitoire précurseur de la crise générale des principes, des valeurs, des idées et du langage artistique qui fut caractéristique du XXème siècle." Le monde des arts.

A venir aux "Carrières de Lumière" des Baux de Provence : 
L'intégrale des carrières les 25 26 27 juillet, 1,2,3 août et 16 et 17 septembre 2016 à 20:30 


Le spectacle "Klimt et Vienne", présenté en 2014, vous invite à vivre une expérience sensorielle unique, à la découverte de l’univers pictural de Gustav Klimt (1862-1918), Egon Schiele (1890-1918), et Friedensreich Hundertwasser (1928-2000). Le spectacle traverse 100 ans de peinture viennoise grâce à un voyage au cœur des œuvres colorées et lumineuses de Gustav Klimt, de ses contemporains et de ceux qu’il a inspirés.
http://carrieres-lumieres.com/fr/lintegrale-carrieres-1







mardi 5 avril 2016

Aux "Carrières de lumière" avec Marc Chagall


Une journée particulière avec Marc Chagall

Aux "Carrieres de Lumière" des Baux de Provence, nous sommes allés mes amis et moi "le retrouver". Dans ce lieu que l'on pourrait imaginer conçu pour un culte, avec ses parois voûtées qui s'élancent vers le ciel, la magie opère immédiatement...
 Il pleuvait ce jour-là sur la Provence lorsque nous sommes arrivés dans le village médiéval dominant les Alpilles et la brume qui nimbait les collines lui donnaient un air insolite.
Comme de jeunes adolescents turbulents, bravant la pluie et le vent avec nos parapluies qui s'envolaient, et passés les premiers moments d'hilarité, nous voici entrant dans ces fameuses "Carrières de Lumière" plongeant brusquement dans une atmosphère quasi mystique : l'univers de Chagall. Et là l'émotion nous submerge comme une vague.
Nous ne rions plus, ne parlons plus, intimidés, le souffle coupé, saisis par la Beauté ...
Dans cette immense galerie naturelle, les couleurs éclatent sur les parois immenses, la peinture de Chagall s'anime et tourne comme un manège.
Ici un christ jaune, plus loin une écuyère danse sur un cheval, un violoniste vert, un couple d'amoureux, les vitraux d'une église... un ange passe...
La musique qui accompagne leur ronde et les sublime évoque tour à tour les différentes périodes de ses oeuvres : accents nettement tziganes yiddish au moment où l'on voit le Théâtre juif qu'il a décoré en Russie, puis la voix d'une Diva s'élève, la Calas sans doute, sur les images de l'Opéra Garnier à Paris dont il a magnifié le plafond.
Les images défilent, nous donnent le vertige... Et la voix rocailleuse de Janis Joplin hurle "Come on" sur l'air de "Piece of my heart" dans un rythme endiablé pur style Woodstock, ... Nous sommes subjugés.














Biographie
Marc Chagall est un peintre d'origine russe qui a obtenu la nationalité française en 1937. Il est né le 7 juillet 1887 à Vitebsk, en Russie blanche, au sein d'une famille juive très pratiquante.

Son père travaille comme commis dans un dépôt de harengs et sa mère tient une petite épicerie. En 1907, Chagall se présente à l'École de dessin de Saint Pétersbourg mais n’y reste pas et se rend dans une école privée ouverte aux expressions artistiques modernes. Au début des années 1910, Chagall quitte la Russie et arrive à Paris où il rencontre Apollinaire, Robert Delaunay... En 1937, Chagall acquiert la nationalité française. Chagall part avec sa famille pour les États-Unis en 1941 où il expose. La guerre l’oblige à rester là-bas.

À partir des années 1950, Chagall s'installe dans le sud de la France, à Vence, où il côtoie Matisse et Picasso. Il se consacre à de nouvelles techniques d'expression artistique : la céramique, la mosaïque, la tapisserie et le vitrail.

Il a peint notamment le violoniste vert et il a décoré le plafond de l'Opéra Garnier à Paris.

Il décède le 28 mars 1985 à Saint Paul de Vence, en France.
Citations de Marc Chagall
« L’armée s’avançait, et à mesure la population juive s’éloignait, abandonnant les villes et les petits faubourgs [...] J’avais envie de les faire transporter sur mes toiles, pour les mettre en sûreté ».
« Je plonge dans mes réflexions, je vole au-dessus du monde ».

Chagall et la musique





L'Exposition à la Philharmonie de Paris : Marc Chagall -LE TRIOMPHE DE LA MUSIQUE
qui a eu lieu cette année du 13 octobre 2015 au 31 janvier 2016 avait pour but de montrer le lien majeur entre le peintre et la musique dans son oeuvre...


" L’exposition de la Philharmonie de Paris intitulée Marc Chagall : Le Triomphe de la musique explore les créations pour la scène de Marc Chagall, les commandes décoratives et architecturales liées à la musique. Sont réunies environ 300 œuvres(peintures, dessins, costumes, sculptures et céramiques), incluant des installations multimédias notamment grâce à un dispositif exceptionnel développé par le Google Lab autour du plafond de l’Opéra de Paris et un ensemble de photographies, pour la plupart inédites, dont celles d’Izis prises dans l’atelier de Marc Chagall dans les années 1960.
Les décors que Chagall réalise pour le Théâtre juif de Moscou en 1920, conservés à la Galerie Tretiakov, constituent un décor universel réunissant les arts (Musique, Danse, Théâtre, Littérature) dans une approche d’art total, faisant rayonner la culture et la langue yiddish par l’association du spectacle populaire, de la musique, du rythme, du son et de la couleur. Plus tard, fuyant l’Europe pour les États-Unis, Chagall renouvelle son approche scénique par la découverte de l’espace et de la monumentalité de l’architecture et des paysages américains. En 1942, il crée les décors et les costumes pour Aleko à Mexico, puis pour L’Oiseau de feu à New York en 1945, renouant ainsi avec la musique russe. De retour en France, l’Opéra de Paris lui commande un travail similaire pour Daphnis et Chloé en 1958 (1959 pour la première à l’Opéra de Paris), une collaboration qui culmine en 1962, avec la commande par André Malraux, alors ministre des affaires culturelles, du célèbre plafond de l’Opéra Garnier, inauguré en 1964. Panthéon musical personnel de l’artiste, il constitue à lui seul un formidable hommage aux compositeurs qui ont marqué l’histoire de la musique. Les nombreuses esquisses inédites de ce projet, également présentées dans ce volet de l’exposition, restituent pas à pas la genèse de la création et les différentes étapes de son processus créatif. Dans toute l’œuvre de Chagall, la musique se manifeste par un surprenant éventail de résonances à travers lesquelles notre temps se révèle enchanteur."