dimanche 28 février 2016

Vincent Van Gogh, cet incompris

Vincent Van Gogh, cet incompris(1853-1890)
"Par les couleurs j'ai cherché à exprimer les terribles passions humaines"


Au gré de ses nombreux voyages, Vincent Van Gogh aime éperdument... et se perd.
Il sème au gré du vent breton à celui du pays d'Arles, de superbes toiles qui témoignent de ses rencontres et de ses émotions envers un champ de blé, un tournesol , un être humain, des oeuvres intemporelles.
D'une nature impulsive et passionnée, il peint comme il aime, avec intensité et force, à grands coups de pinceaux avec des empâtements agressifs, des touches en virgule, des couleurs vives et contrastées où peu à peu dominera le jaune, couleur de la folie.


Quel destin poignant que celui de Vincent Van Gogh, esprit pur et en quête d'absolu, et dont la courte carrière de peintre, à peine 10 ans, n'a connu de succès qu'après sa mort.

Parti de la maison familiale en Hollande avec réelle une vocation religieuse pour étudier et devenir Pasteur en Belgique, il y découvre la détresse et la misère humaine. Souhaitant aider les plus démunis, il se mêle à eux, travaillant avec eux, cherche à évangéliser les mineurs du Borinage, mais dans son zèle, il déplaît aux ecclésiastiques et est renvoyé.

A Paris, ou il reprend la peinture, son autre passion, il rencontre les précurseurs de l'impressionnisme Paul Gaughin, Camille Pissaro, Emile Bernard,... et cherche à s'intégrer.
Dans cette soif de partage et de reconnaissance par ses pairs, Van Gogh, s'intéresse à l'école de Pont Aven avec Paul Gaughin et s'investit dans la création d'une communauté de peintres. Mais c'est à nouveau l'échec et le rejet qui finiront de le destabiliser jusqu'au suicide.
De nature maladive et dépressive, de plus en plus solitaire, en dépit de son frère Théo, marchand d'art qui le soutiendra toujours financièrement et moralement, puis chez son dernier ami le docteur Gachet à Auvers sur Oise, il sombre peu à peu dans la folie.
Dans les dernières années de sa vie, ses oeuvres sont de plus en plus tourmentées. Comme un grand cri de désespoir elles expriment la rage et l'impuissance de Van Gogh face au rejet de Gaughin, et sans doute face à tous ceux qui l'ont repoussé mal aimé ou mal compris.
Il laisse derrière lui une oeuvre impressionnante par le nombre, mais aussi par la beauté sauvage de ses messages, comme autant d'appels au secours.

Exposition à Clermont-Ferrand du vendredi 4 mars et jusqu'au 5 juin, au musée d'art Roger-Quilliot (MARQ).

Baptisée Autoportraits, cette exposition de quarante œuvres majeures issues des collections nationales du musée d'Orsay, à Paris, mettra en lumière l'exercice de l'autoportrait dans la seconde moitié du XIXe siècle, à travers les tableaux de Gustave Caillebotte, Paul Cézanne, Gustave Courbet, Edgar Degas, Paul Gauguin, Claude Monet, Camille Pissaro ou encore Vincent Van Gogh.
Valerie Morales

BIOGRAPHIE
(extraite de l'Encyclopédie Larousse)


Portrait de l'artiste


Peintre néerlandais (Groot Zundert, Brabant, 1853-Auvers-sur-Oise 1890).


Incarnant jusqu'à l'outrance le mythe du génie incompris de son vivant, tant ses œuvres furent ignorées en son temps et sont aujourd'hui parmi les plus recherchées au monde, Vincent Van Gogh tenta d'exorciser par la peinture le tumulte intérieur qui le minait. Ses recherches sur la forme et la couleur marquèrent durablement les avant-gardes à venir.

1. Un être en mal d'absolu

Fils de pasteur, Vincent Van Gogh porte le prénom d'un frère mort-né l'année précédant sa naissance. Quatre ans après sa naissance vient au monde un autre frère, Theodorus (1857-1891), qu'il appellera Théo – et qui, toute sa vie, le soutiendra moralement et financièrement.


Enfant instable mais doué pour le dessin, Vincent a parmi ses oncles le fondateur, à Paris, de la galerie d'art Goupil, qui compte de nombreuses succursales en Europe. Il est envoyé successivement dans la succursale de La Haye (1869), puis dans celles de Bruxelles et de Londres (1873-1876), pour faire son apprentissage du commerce de l'art. Par suite de déboires amoureux, il se réfugie dans le mysticisme et dans l'écriture de lettres à Théo qui seront un exutoire aux troubles de son âme.


Après un bref séjour à Paris, Van Gogh retourne à Londres et devient instituteur dans le quartier ouvrier d'Isleworth. Il sent naître en lui une vraie vocation religieuse, qui le conduit à vouloir évangéliser les mineurs du Borinage, en Belgique. Le zèle qu'il déploie alors heurte les autorités ecclésiastiques, qui y mettent un terme au bout d'un an (1879). Après plusieurs années d'errance solitaire, la peinture va prendre le pas sur la prédication. 

2. Les premières influences esthétiques


La Sieste


Inconditionnel de Jean-François Millet, Van Gogh se livre à l'étude des paysages et des scènes paysannes, dont on retrouve trace lorsqu'il aborde la peinture à l'huile, en 1882, sur les conseils de son cousin par alliance, Anton Mauve (1838-1888).

À Nuenen, près d'Eindhoven, où il vit pendant près de deux ans (décembre 1883-novembre 1885), il se familiarise avec le réalisme hollandais (lesMangeurs de pommes de terre, 1885). Il s'installe ensuite à Anvers, pour y suivre les cours de l'École des beaux-arts et découvre l'œuvre de Petrus Paulus Rubens. Mais, rebuté par l'enseignement qu'on lui dispense, il repart en février 1886 et rejoint à Paris son frère, qui l'héberge dans un atelier de Montmartre.

3. La féconde expérience parisienne

Van Gogh fréquente le milieu des peintres impressionnistes et néo-impressionnistes (Camille Pissarro, Paul Gauguin, Paul Signac). Entré dans l'atelier de Cormon (1845-1924), il se lie avec Émile Bernard et Henri de Toulouse-Lautrec, qui exerceront sur lui une nette influence. Les trois amis organisent une première exposition en 1887. Ils ne vendent aucune toile, mais ils savent que leur heure n'est pas encore venue.

4. La prééminence de la couleur



La Chambre de Vincent à Arles

Au contact de Gauguin, mais aussi sous l'influence des estampes japonaises, Van Gogh affine ses recherches sur la couleur ; sa palette s'éclaircit et se diversifie, sa facture s'assouplit, donnant lieu à des expérimentations sur des natures mortes, des paysages et des portraits (le Père Tanguy, 1887). Pour parfaire son travail, il lui faut trouver des ciels autres que ceux de Paris. C'est alors qu'il part s'installer à Arles, en février 1888.



Les tournesols
Ébloui par la lumière du Midi, Van Gogh va faire de la couleur l'objet même de son œuvre, et non plus une composante de celle-ci. Il recherche la plus grande intensité possible à la fois des tons (tels les jaunes de la série des Tournesols) et des rapports chromatiques (jaune/bleu, jaune/vert, bleu/vert, rouge/vert) : fleurs (Pêcher en fleur, « souvenir de Mauve », 1888), paysages (la Plaine de la Crau avec la ruine de Montmajour, id.), intérieurs (le Café de nuit, id.), portraits (la Mousmée dans le fauteuil, id.) sont chargés d'une grande expressivité. 

5. La Provence du paroxysme



Autoportrait à l'oreille coupée


Vivant seul parmi des Arlésiens qui se méfient de cet étranger original, Van Gogh s'abîme dans la dépression. Pourtant, il n'a pas abandonné son rêve de constituer une communauté de peintres. Il finit par décider Gauguin à venir le rejoindre. Le maître de Pont-Aven arrive à Arles en novembre 1888 et s'installe dans la « Maison jaune » – l'atelier de son hôte.

Mais il ne supporte pas le caractère cyclothymique de celui-ci et, le soir du 23 décembre 1888, après une dispute plus violente que les précédentes, il part à l'hôtel. C'est peu après que Van Gogh se saisit d'un couteau et se tranche une partie de l'oreille gauche, qu'il va ensuite porter à une prostituée. Deux autoportraits témoigneront de ce geste.

Admis à l'asile de Saint-Rémy-de-Provence, où il demeure un an (mai 1889-mai 1890), Van Gogh s'adonne à une peinture où l'allongement de la touche et la torsion des formes traduisent la force de ses tourments (Nuit étoilée [Cyprès et village] 1889). Dès sa sortie, il devra quitter Arles sous la pression des habitants, qu'il effraie.

6. Près du docteur ami des peintres

Terriblement affaibli, Van Gogh accepte de se rendre à Auvers-sur-Oise, où réside le Dr Paul Gachet.
Médecin, mais aussi amateur d'art et lui-même peintre à ses heures, Gachet est l'ami de Paul Cézanne, d'Édouard Manet, d'Auguste Renoir, d'Edgar Degas. Par l'intermédiaire de Théo Van Gogh, il a connaissance du travail de Vincent, dont il pressent aussitôt l'importance, en même temps que sa maladie. Dès lors, il n'a de cesse de le faire venir à Auvers-sur-Oise, soulevant les critiques – infondées à l'époque – de ceux qui lui reprochent d'agir par intérêt.

Une réelle amitié se noue entre les deux hommes. Gachet réussit à instaurer autour de Van Gogh un climat de confiance dont l'effet est bénéfique. Le peintre réalise un premier portrait de son bienfaiteur, qui, rempli d'admiration, lui en commande un second. Pour la première fois de sa vie, peut-être, Van Gogh a conscience que son talent est reconnu et son art compris par un homme de qualité.

7. L'ultime étape d'Auvers-sur-Oise



Vincent Van Gogh, l'Église d'Auvers-sur-Oise


Reprenant ses pinceaux, il passe des journées entières devant son chevalet et exécute alors plusieurs de ses œuvres maîtresses : l'Église d'Auvers-sur-Oise, vue du chevet (1890),Chaumes de Cordeville (id.), Champ de blé aux corbeaux (id.). La couleur, là encore, est capitale, mais elle s'assombrit, et les formes se font plus torturées, comme l'esprit du peintre. Son mal intérieur est le plus fort : « Il y a quelque chose au-dedans de moi : qu'est-ce donc ? » cherche-t-il désespérément à savoir. Il ne profite qu'à peine trois mois de l'aide que Gachet peut lui apporter, finissant par se disputer aussi avec ce dernier.

Le 27 juillet 1890, au cours d'une promenade, Van Gogh se tire une balle en pleine poitrine et, malgré les soins de Gachet, expire deux jours plus tard. Ainsi disparaît, dans un quasi anonymat, un artiste qui aura signé plus de huit cents toiles, mais qui, de son vivant, n'en aura vendu qu'une seule, la Vigne rouge, achetée à Bruxelles en 1890.

8. Citations


Le Champ de blé aux corbeaux


« On dit, et je le crois volontiers, qu'il est difficile de se connaître soi-même. Mais il n'est pas non plus aisé de se peindre soi-même. »


Vincent Van Gogh(Lettres à son frère Théo) ; malgré cette assertion, le peintre exécuta, à partir de 1886, pas moins de trente-cinq autoportraits, espérant sans doute par là trouver sa propre identité.


« Il avait absorbé la nature en lui ; il l'avait forcée à s'assouplir, à se mouler aux formes de sa pensée, à le suivre dans ses envolées, à subir même ses déformations si caractéristiques. Van Gogh a eu, à un degré rare, ce par quoi un homme se différencie d'un autre : le style. »


Octave Mirbeau, dans un article de l'Écho de Paris publié huit mois après la mort de Van Gogh (31 mars 1891).


« Il avait raison, Van Gogh, on peut vivre pour l'infini, ne se satisfaire que d'infini, il y a assez d'infini sur la terre et dans les sphères pour rassasier mille grands génies. »


Antonin Artaud (Van Gogh, le suicidé de la société)

samedi 13 février 2016

"Liberté J'écris ton nom"... Fernand Léger et Paul Eluard, Talents croisés



Au Musée de Biot 

EXPOSITION AUTOUR DU POÈME "LIBERTÉ", PAUL ÉLUARD ET FERNAND LÉGER EN DIALOGUE


"Il n'y a pas de beau hiérarchise, catalogué.
Le beau est partout." dit Fernand Léger

Cette ode à la liberté et à la paix, est un magnifique message d'espoir de la part de deux grands artistes du siècle dernier qui défendent leur idéal de vie à travers une oeuvre commune. La beauté du poème d'Eluard, magnifié par l'illustration de son ami à titre posthume, d'autant plus émouvant quand on les replace dans le contexte de cette difficile période d'après guerre...





"Liberté j'écris ton nom..."
Recueil "Poésie et Vérité" - Paul Eluard 1942


Sur mes cahiers d’écolier
Sur mon pupitre et les arbres

Sur le sable sur la neige
J’écris ton nom

Sur toutes les pages lues
Sur toutes les pages blanches
Pierre sang papier ou cendre
J’écris ton nom

Sur les images dorées
Sur les armes des guerriers
Sur la couronne des rois
J’écris ton nom

Sur la jungle et le désert
Sur les nids sur les genêts
Sur l’écho de mon enfance
J’écris ton nom

Sur les merveilles des nuits
Sur le pain blanc des journées
Sur les saisons fiancées
J’écris ton nom

Sur tous mes chiffons d’azur
Sur l’étang soleil moisi
Sur le lac lune vivante
J’écris ton nom

Sur les champs sur l’horizon
Sur les ailes des oiseaux
Et sur le moulin des ombres
J’écris ton nom

Sur chaque bouffée d’aurore
Sur la mer sur les bateaux
Sur la montagne démente
J’écris ton nom

Sur la mousse des nuages
Sur les sueurs de l’orage
Sur la pluie épaisse et fade
J’écris ton nom

Sur les formes scintillantes
Sur les cloches des couleurs
Sur la vérité physique
J’écris ton nom

Sur les sentiers éveillés
Sur les routes déployées
Sur les places qui débordent
J’écris ton nom

Sur la lampe qui s’allume
Sur la lampe qui s’éteint
Sur mes maisons réunies
J’écris ton nom

Sur le fruit coupé en deux
Du miroir et de ma chambre
Sur mon lit coquille vide
J’écris ton nom

Sur mon chien gourmand et tendre
Sur ses oreilles dressées
Sur sa patte maladroite
J’écris ton nom

Sur le tremplin de ma porte
Sur les objets familiers
Sur le flot du feu béni
J’écris ton nom

Sur toute chair accordée
Sur le front de mes amis
Sur chaque main qui se tend
J’écris ton nom

Sur la vitre des surprises
Sur les lèvres attentives
Bien au-dessus du silence
J’écris ton nom

Sur mes refuges détruits
Sur mes phares écroulés
Sur les murs de mon ennui
J’écris ton nom

Sur l’absence sans désir
Sur la solitude nue
Sur les marches de la mort
J’écris ton nom

Sur la santé revenue
Sur le risque disparu
Sur l’espoir sans souvenir
J’écris ton nom

Et par le pouvoir d’un mot
Je recommence ma vie
Je suis né pour te connaître
Pour te nommer

Liberté.


Ce poème écrit en 1942 par Paul Eluard dans le recueil clandestin "Poésie et Vérité" réalisé en osmose avec les avant-gardistes littéraires et artistiques est avant tout une oeuvre de propagande.

Ecrit au nom de la résistance à son retour de la guerre, il devient un des emblèmes du mouvement, et sera même parachuté par les avions britanniques au dessus du sol français la même année.

Pendant la période d'après guerre ce poète engagé, s'inscrit dans le style surréaliste qui se définit comme "dictée de la pensée en l'absence de tout contrôle exercé par la raison, en dehors de toute préoccupation esthétique et morale" (Manifeste du surréalisme).

Fernand Léger, artiste indépendant, mais sensible aux influences artistiques de ses contemporains surréalistes, dadas, fauves, cubistes, s'intéresse également aux modernisme du monde et aux progrès technologiques des américains rencontrés lors de son exil aux Etats Unis. A son retour en France, il retrouve Paul Eluard, avec lequel il fréquente le même cercle d'artistes, également touché par les aspirations idéologiques de ses amis pendant cette époque troublée. Leur engagement commun au Parti Communiste et au Mouvement international pour la paix les rapprochera en effet et sera à l'origine de leur amitié, jusqu'au décès prématuré du poète en 1952.

Un an après la mort de son ami, Fernand Léger réalise en son hommage, l'illustration du poème "Liberté"sous forme d'un livre plié en accordéon de 33 centimètres.

En 2015 le musée Fernand Léger à Biot ayant pu acquérir la première édition limitée du poème revient sur l'histoire forte des parcours croisés de ces deux artistes.






Quand "les Enfoirés" le mettent en musique




Biographie de Fernand Léger


"Fernand Léger naît en 1881, à Argentan, en Normandie. Doué, dès son plus jeune âge pour le dessin, il commence par travailler dans un cabinet d'architecture, avant de venir à Paris intégrer l'Ecole des Arts Décoratifs. Ses premières oeuvres sont marquées par l'Impressionnisme, avant que la découverte du travail de Paul Cézanne ne l'oriente vers le cubisme, juste avant 1910.

Après la Première Guerre, les éléments mécaniques, symboles de la modernité, font leur apparition dans ses toiles.

Les années 20 sont une période foisonnante en commandes, rencontres et créations. Illustrant des textes, dont Blaise Cendrars, travaillant pour le cinéma, notamment avec Abel Gance, il découvre, par l'entremise de son marchand Léonce Rosenberg, le travail de Piet Mondrian, et collabore avec Le Corbusier. Sa réflexion, influencée par le cinéma, l'amène à conduire des recherches sur la place de l'objet libérer de tout support, défiant l'apesanteur. L'oeuvre majeure de cette période est "La Joconde aux clés".




Les années 30 sont marquées par une reconnaissance internationale, et l'Université de Yale lui demande de venir faire des conférences sur"l'action de la couleur dans l'architecture". Et c'est tout naturellement qu'il prend le chemin des Etats Unis, dès l'entrée en guerre de 1939. Il y réalisera la célèbre série des "Cyclistes", mais aussi beaucoup de paysages, dans lesquels les machines agricole (encore un symbole de la modernité) sont très présentes.


L'après-guerre est marqué par son travail sur les bas-reliefs polychromes, mais aussi sur les vitraux. Côté peinture, il réalise l'un de ces chefs d'oeuvre"Les Constructeurs".

Les oeuvres de la fin de sa vie, sont liées à une certaine joie de vivre, comme "La Grande Parade"et la série des Parties de campagne. Il meurt en 1955. A Biot, sur une proprièté achetée juste avant sa mort, un musée entièrement dédié à son oeuvre sera inauguré en 1960."

de Natacha PELLETIER pour "PASSION ESTAMPES"






Cirque Jaune 


Chaise 


Jazz 


la Joconde aux clefs 

Trois femmes aux fleurs 



Adieu à New York 1946